Profiter de sa photothèque

Comment vous organisez-vous pour ranger, trier, modifier, visionner et partager vos photos numériques ? Si vous n’avez aucune organisation, voici quelques éléments de réponse

Après des années et des années de photographie numérique, plusieurs gigaoctets de photos sont stockés sur votre machine. Avantage du numérique, on peut photographier tout et n’importe quoi. Pour autant, lorsque l’on souhaite regarder en famille les photos des vacances à la montagne, il n’est pas toujours facile de s’y retrouver. Au-delà du simple tri obligatoire des photos floues, une bonne organisation permettra de perdre moins de temps et surtout de pouvoir exploiter ses photos ce qui hélas n’est pas toujours le cas, la faute à un classement parfois aléatoire.

Un tri chronologique

Comme dans tant d’autres domaines, les bons réflexes doivent s’acquérir dès le début, à la source. Première étape, que doit-on faire lorsque l’on insère la carte mémoire de son APN (Appareil Photo Numérique) dans son PC ? Votre distribution peut vous proposer d’ouvrir la carte mémoire dans un lecteur spécifique aux photos (Shotwell, Digikam, etc.). Utile si l’on veut regarder tout de suite des photos sur grand écran, cette option ne l’est pas si vous souhaitez classer correctement vos clichés. Le bon réflexe consiste à ouvrir le contenu de la carte mémoire dans un navigateur de fichiers. Une bonne base de départ consistera à faire un classement mensuel. Il va de soi qu’il faudra préciser les années. Le classement de type « anniversaire papa », « vacances au ski » peut être efficace si l’on n’a pas beaucoup de photos, mais dès que vous aurez dix ans d’archives, il sera préférable de noter les répertoires sous la forme 2011_01. Ce type de format aura un avantage, quel que soit le navigateur de fichiers ou visionneuse que vous utiliserez, les photos seront toujours classées dans un ordre chronologique ce qui ne sera pas le cas si vous appelez les répertoires 2001Janvier, 2011_février, etc. C’est également très pratique lorsque l’on souhaite faire des sauvegardes.

Quels outils pour visionner

À ce stade, tout le monde est capable de trouver un logiciel pour visualiser ses images. Chaque bureau inclut un logiciel capable de gérer une photothèque. Nous avons déjà fait plusieurs articles sur le sujet. Pourtant, nous allons en remettre une couche et passer en revue les trois logiciels que nous pouvons qualifier de plus « aboutis » bien que le mot soit pour le moins subjectif. Nous voyons donc Shotwell (le logiciel par défaut de Ubuntu), gThumb (le client pour Gnome) et Digikam (le client pour KDE).

Shotwell, trop simple ?

Shotwell est le logiciel dédié aux photos de la distribution Ubuntu. Au premier lancement, on doit préciser le répertoire dans lequel se trouve la photothèque. Le scan est assez long si le logiciel doit traiter des milliers de clichés. En effet, pour rendre la navigation plus agréable, Shotwell génère des vignettes (thumbnails) pour toutes les images qu’il importe.

Ces vignettes sont stockées dans le répertoire /home/user/.shotwell/thumbs. Un répertoire caché qui grossira assez rapidement puisque chaque vignette fait environ 30 Ko. Une fois l’importation effectuée, les images sont affichées par Événements. Par défaut, le classement est effectué par date (Année/Mois/Jour) en reprenant la date stipulée dans les informations EXIF (pratique). Le classement se fait par ordre décroissant. Ces événements sont la pièce centrale pour personnaliser le classement. On se servira des événements pour créer des sous-répertoires qui permettront un classement personnalisé des images et non plus un classement chronologique. Défaut, ces événements ne sont valables que sur votre PC puisque stockés dans la base de données de Shotwell. Concernant les modifications que l’on peut apporter aux photos, les outils sont simples et peu nombreux. Inutile de s’attarder sur ce point, c’est le strict minimum. Mais avouons-le, il n’y a généralement pas besoin de plus tant que l’on reste dans l’optique de visualiser des photos de famille (ce n’est pas de l’art). Notre seul regret, le filtre permettant de supprimer les yeux rouges ne fonctionne pas avec le zoom. C’est donc parfois difficile de sélectionner avec précision la zone sur laquelle il doit s’appliquer. Comme souvent, le filtre retire le rouge, mais la couleur de remplacement n’est pas satisfaisante.
Problème, mais après chacun pourra se faire son opinion, lorsqu’on applique une modification de type recadrage ou rotation celles-ci sont uniquement valable pour Shotwell. Autres points qui nous intéresse, la lecture des vidéos et le diaporama. Pour le premier point, la lecture des vidéos se fait dans un lecteur externe (ce qui n’est pas pratique). Le mode diaporama qui se limite au strict minimum. Ce qui est frustrant avec le diaporama c’est que soit on l’applique sur toute la photothèque, soit sur un seul événement. Globalement, la méthode de classement dans Shotwell est un peu lourde et pas assez souple. Mais le plus frustrant dans ce logiciel reste les modifications qui ne s’appliquent que pour ce logiciel.

http://yorba.org/shotwell/help/

Digikam, trop complet ?

Au premier lancement, Digikam vous demande dans quel répertoire se trouvent les photos que vous souhaitez indexer. L’analyse de la collection est rapide pour la simple et bonne raison que les vignettes seront créées à chaque ouverture d’un sous-répertoire. Donc c’est lorsque l’on change de sous-répertoire que le temps d’attente est plus long. Dans la pratique, on retrouve de manière assez classique l’arborescence dans la partie gauche du logiciel. Avant même d’avoir touché à une quelconque option, l’interface tranche avec la simplicité de Shotwell. Ici, il y a des boutons partout et beaucoup de menus. Les vidéos sont représentées par une icône. Le classement des images est celui de votre répertoire. Depuis le menu Affichage -> Trier les images, plusieurs choix sont possibles comme pour un navigateur de fichier classique. Concernant les vidéos, Digikam est capable de les lire directement dans son interface. Les modifications sur les images se font avec l’éditeur externe qui s’ouvre en appuyant sur la touche F4. L’éditeur est bien plus complet que celui Shotwell, mais est-ce vraiment utile ? On trouve par exemple quelques effets, la possibilité d’ajouter du texte dans l’image ou un cadre, les outils classiques de recadrage et de découpage ainsi que l’incontournable yeux rouges. Ce dernier filtre est un peu à l’image de Digikam : complet et complexe. Côté positif de Digikam : les traitements par lot. Exemple : on sélectionne un certain nombre de photos puis on appuie sur la touche F2. Plusieurs choix sont proposés pour renommer ses images par lot (par exemple en utilisant la date issue des informations EXIF). Pour tous les autres traitements, on trouve dans la barre d’outils un Gestionnaire de file d’attente par lots. Vous ajoutez à l’intérieur toutes les images que vous désirez (par glisser/déposer ou avec un clic droit) et vous n’avez que l’embarras du choix. Ce gestionnaire est plus que complet ! Dans la partie de gauche, vous avez vos images. Au centre, les effets à appliquer et leurs paramètres, tes possibilités peuvent donner le tournis. Ceci dit, c’est très pratique pour passer un ensemble de photos à un autre format ou pour redimensionner plusieurs images avant de les envoyer par mail. Et puisque l’on parle des emails, l’envoi par email ou l’envoi sur un serveur de type Piwigo ou Picasa se font via le menu Exportation. Ces différents menus sont très bien faits et complets. Rien de particulier à dire, vous trouverez votre bonheur facilement.

https://www.digikam.org/

gThumb, le meilleur compromis ?

Avec Digikam et Shotwell, nous avions les éléments nécessaires : un très complet et un très simple. N’y avait-il pas un juste milieu ? Peut- être que oui. Bien moins complet (complexe ?) que Digikam, on retrouve gThumb. Cet ancêtre du bureau Gnome, présent depuis plus d’une décennie est une visionneuse très proche des deux autres logiciels. Elle offre une option très intéressante que nous n’avons pas retrouvée dans les logiciels précités : la navigation dans l’arborescence. C’est tout bête et pourtant. Ici, on ne fait pas référence à une photothèque. On navigue dans son arborescence et si on trouve un répertoire avec des images, elles s’affichent dans une visionneuse complète. Très pratique, il est possible de créer des catalogues qui permettront de réunir des photos sous un thème précis. Certes on peut faire la même chose avec Digikam et Shotwell en créant de nouveaux répertoires, mais les catalogues sont une bonne idée. Au niveau de la lecture des photos, rien de révolutionnaire. Comme Digikam, gThumb permet de lire directement dans son interface les vidéos qui se trouvent intercalées entre les photos (non sans quelques lenteurs, voire un plantage de temps à autre). Pour les modifications sur les images, il suffit de cliquer sur l’icône Modifier le fichier (l’icône représente une palette). Les options sont classiques et minimales, proches de celle de Shotwell. Par contre, nous sommes là face au meilleur filtre Correction des yeux rouges et surtout le plus facile à utiliser. Attention, c’est le meilleur des trois logiciels utilisés, mais ça reste imparfait selon les situations. Point faible, le diaporama fait le minimum syndical. Il ne lit pas les vidéos et il ne possède pas de transition. On peut seulement régler le temps d’exposition de chaque photo. Avantage tout de même, on sélectionne un ensemble d’images, on clique sur le bouton Diaporama et la lecture se fait uniquement sur ces images. Ajoutons à cela qu’il est possible de supprimer définitivement une image sans passer par la corbeille. Concernant le partage des images, l’envoi sur un serveur d’images ou par email, par défaut nous n’avons pas grand-chose. On trouve un plugin permettant l’upload vers Facebook. Rien pour les emails. Dernier point que nous n’avons pas abordé, le traitement par lot. On sélectionne plusieurs images puis on applique un filtre qui sera alors appliqué à l’ensemble des photos sélectionnées comme c’est le cas pour Renommer par exemple. Dans notre cas, avec un classement des images effectué par nos soins, gThumb est peut-être le meilleur compromis. On s’y retrouve facilement et son fonctionnement est très proche de celui d’un navigateur de fichiers classiques sauf qu’il inclut des options spécifiques pour les images.

https://wiki.gnome.org/Apps/gthumb

L’heure du choix

Première constatation, pour avoir regardé en détail toutes ces années de photos, le poids toujours croissant des photos numériques. Avec trois appareils photo différents, nous sommes passés de 1,2 Mo la photo à plus de 4 Mo pour un gain qualitatif qui n’est pas proportionnel. La place prise par les photos sur le disque est de plus en plus importante. Mettre dans le cloud 10 ans de photo numérique est impossible sans solution payante.

Les trois logiciels que nous avons testés et qui sont les plus aboutis à ce jour, aucun ne remplit véritablement les mêmes tâches. Les avantages de l’un ne se retrouvent pas dans l’autre. Pourtant, il va falloir faire un choix puisqu’on ne va pas jongler entre trois logiciels pour visionner et organiser ses photos. Le choix se fera aussi en fonction du bureau. Inutile d’utiliser Digikam si on utilise Gnome ou Cinnamon.

Source: PL98/P.16-P.17-P.18-P.19/Laurent Roux
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2 réflexions sur “Profiter de sa photothèque

  1. Perso, j’ai fini par choisir Digikam, principalement pour sa facilité à reclasser des tonnes de photos ainsi que pour l’usage des « tags » (étiquettes). Je classe mes photos par Grands thèmes, puis par sous thèmes: j’attribue des étiquettes équivalentes très simplement!
    J’aime aussi son ergonomie.

    J’aime

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